Restitutions Ecoles Invitées - 2023 / 2024

Le samedi 14 octobre, l’association a reçu, pour la 3ème année consécutive, trois classes issues de l'École Boulle, l'École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles et l'École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais, au Domaine de Frapotel.

  • L’École Boulle, représentée par les élèves de Christelle Bernard ;

  • L’École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles, représentée par les élèves de Nicolas Dorval-Bory ;

  • L’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais, représentée par les élèves de Anne-Mie Depuydt et Thierry Mandoul.

Cette édition marque la fin d’un premier cycle pour le programme Ecoles invitées.

Le 9 décembre 2023 a eu lieu une journée de restitutions à l’agence Dominique Perrault Architecture durant laquelle les étudiants ont présenté les travaux réalisés à partir des éléments récoltés au Domaine.

A l’occasion des Journées nationales de l’architecture 2024 aura lieu le lancement d’un ouvrage consacré à ce programme, qui paraîtra aux éditions Dilecta.

Ecole Boulle - DSAA 2 Design d’Espace Territoires Habités

“ INTERIORITE[s] ”

Les écrits décrivant le domaine de Frapotel se concentrent sur cette enveloppe architecturale au profil concis et minimal, inscrite en tension avec le site, légèrement surélevée du sol, dominant l’étendue engazonnée plongeant vers la vallée de l’Oise. Ils s’attardent sur ce volume graphique, décrivent la fluidité de ses circulations, la relation entre les rythmes des murs de refend et les panoramas générés, la composition de l’organisation intérieure, les transparences et les opacités… Mais d’intériorité, il n’est peu question. On apprendra tout au plus que l’aménagement intérieur a été l’occasion d’un petit drame. Pierre Garriche, décorateur et ensemblier choisi par Jean Dubuisson, propose un projet inscrit dans son époque qui accompagne l’architecture, souligne les hiérarchies formelles et fonctionnelles, dessine par des accords chromatiques la spatialité des lieux et qualifie les usages par un mobilier moderne fait de bois sombres, de formica, de piètements en métal sous des assises tapissées. Pierre Garriche sera finalement éclipsé par Serge Royaux, décorateur du Mobilier National, qui proposera un aménagement de style Louis XVI, recomposant une architecture intérieure codifiée, élégante et opulente peu en corrélation avec les lignes épurée de l’architecture de Dubuisson. Cette anecdote ne fait qu’appuyer l’écart entre intérieur et intériorité.

L’architecture dessine des vides que l’architecture d’intérieure domestique, en continuité ou en tension. Aujourd’hui le mobilier de style s’en est allé, et les lignes des aménagements actuels entrent davantage en résonance avec le projet architectural de Jean Dubuisson.

Mais comment décrire l’architecture de la villa de Frapotel par l’intériorité ? Que rapporter sur cet espace interne qui ne peut être vécu que par l’expérience directe ? Que saisir de l’ambiance des lieux au-delà de ce que donne à voir les éléments de décoration ? Quel regard porter sur cette scène, ce cadre où se déroule la vie intérieure et domestique?

Enseignants : Christelle Bernard

Etudiants : Charlotte Fauquet, Mattéo Guérain, Camille Gauweiller, Léna Ransant, Hélori Leroch, Mathilde Foucault, Lisa Michot, Emma Baillif, Madeline Lebrun, Najoua Segdali, Dylan Boisseau, Manon Saulnier

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Malaquais

“Proche et lointain”

A travers cette notion de proche et de lointain, il semblait important de faire figurer les différents rapports de champs inscrit dans cette maison et tout aussi important de soulever les traces du temps, les références aux lointains par des origines diverses.Dans l’intériorité, une feuille de tilleul sur le marbre projette notre imaginaire vers l’arbre au dehors.

Du béton forme comme des cloques vives qui figent pour un court instant une évolution. Les images des tracés directeurs, les influences asiatiques, un proche de nous qui évoque un lointain relatif.

Ce qui m’a semblé absolument prenant dans cette découverte est le dialogue étroit entre l’influence d’un style, d’une pensée architecturale et sa mise en perspective avec toutes les appropriations du temps. Un enchaînement de vues, de cadrages qui viennent se superposer dans notre mémoire pour créer une version singulière du Frapotel.

Enseignants : Anne Mie Depuydt & Thierry Mandoul

Etudiants : Alice Houitte, Riftha Mohamed Farhan, Sarah Berrouine, Louna Trarieux, Camille Amand, Anais Smires, Marianne Caudron, Thalia Corbeau, Eva Noiret, Shaya Klopp

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles

“Climats de Frapotel”

Publiée pour la première fois par le climatologue germano-russe Wladimir Köppen (1846-1940) en 1884, et modifiée définitivement par Rudolf Geiger en 1961, la classification climatique de Köppen est la plus utilisée.

Elle divise les climats en cinq groupes climatiques principaux identifiés par des lettres majuscules : A (tropical), B (aride), C (tempéré), D (continental) et E (polaire). Chaque groupe est alors subdivisé en fonction des précipitations saisonnières (2e lettre) et des variations de température (3e lettre). Grâce à cette précision, cette classification reste aujourd’hui une référence, tant dans les domaines de l’hydrologie, de la géographie, de l’agriculture, de la biologie, et de la climatologie.

Construite dans l’Oise à partir de 1966, sous un climat tempéré océanique sans saison sèche et à été tempéré (Cfb), la Villa Weil fonde son architecture sur le plaisir d’habiter le paysage, un hédonisme soutenu par une évidente clarté conceptuelle et constructive, mais aussi par la grande disponibilité en énergie de cette période.

Malgré tout, les valeurs universalistes du Modernisme lui ont permis de transposer cette rigueur intellectuelle dans de nombreuses régions du monde, dans des climats rudes ou exotiques, moyennant certaines adaptations. Souvent éloignées des principes vernaculaires, ces architectures proposent un langage commun au service d’une diversité d’environnements et de climats.

Les travaux des étudiants de l’ENSA-V explorent donc, par des ajustements simples et parfois invisibles sur l’architecture, la manière dont on habiterait Frapotel si le domaine avait été ailleurs, à d’autres altitudes, sous d’autres latitudes, dans les 30 climats de Köppen.

Enseignant : Nicolas Dorval-Bory

Etudiants : Lubin Badia, Albane Baillon, Raphael Bailly Orsingher, Paul Brument, Adèle Chiaverini, Marie Cluzon, Marguerite Duchemin, Circé Duchene, Lila Geslot, Clara Gonon, Baptiste Guesdon, Andreia Kinambamba, Marjorie Lecoq, Julien Lahon, Lilou Languet, Andrea Lanoire, Lidwine Lemaire, Victor Marin-Curtoud, Juliette Martin, Massimiliano Selenati